La survenue de l’andropause à partir de la quarantaine se fait de façon lente et aléatoire. Elle est due à la baisse des taux de testostérone dans le sang et ne concerne pas tous les hommes.
Pourtant, elle peut être lourde de conséquences autant physiologiques que psychologiques, qui altèrent le bien-être quotidien.
Petit rappel des cours d’éducation sexuelle à l’école
Chapitre I, la testostérone
La testostérone est une hormone sexuelle sécrétée par les testicules et les glandes surrénales. Elle permet le développement des organes génitaux des hommes et l’apparition des caractères secondaires masculins (pilosité, voix, masse musculaire, etc.). Mais elle permet surtout la maturation des spermatozoïdes.
Elle joue aussi un rôle dans la production des globules rouges et le maintien de la santé osseuse et cognitive. En somme, elle est l’hormone de la virilité et de la fécondité masculine, bien qu’elle soit présente dans une moindre mesure chez la femme.
Chapitre II, l’andropause
Par ailleurs appelée hypogonadisme, l’andropause est un mot qui vient du grec. « Andros », l’homme et « pausis », l’arrêt. Elle représente le moment de la vie de l’homme où il devient moins viril, parce que ces taux d’androgène (testostérone) ont baissé de façon significative.
On la définit plutôt par l’ensemble des symptômes qui en découlent. Elle survient généralement entre 45 et 80 ans, quand elle n’est pas d’origine génétique et précoce. Bien que ce phénomène naturel de vieillissement ne soit pas systématique.
Andropause : Ne pas confondre avec …
… Ménopause
On la compare souvent avec la ménopause féminine. Parce qu’elle est due au vieillissement, qu’elle concerne les hormones sexuelles et parce qu’elle présente des symptômes un peu similaires.
Mais il existe des différences fondamentales entre ces deux manifestations. D’abord la ménopause est relativement brutale et rapide (quelques années), alors que la perte de la testostérone est progressive (quelques décennies).
Ensuite, la ménopause met toujours fin à la fertilité. L’homme, lui, pourra toujours se reproduire, il n’est que ralenti. Et enfin, les hommes ne sont pas tous touchés par l’hypogonadisme alors que toutes les femmes sont ménopausées un jour.
… Crise existentielle du milieu de vie
Amenée par les bouleversements de vie qui interviennent à l’époque de la cinquantaine (départ des enfants, période de ménopause des femmes et toutes leurs conséquences sur le couple, blanchiment des cheveux, etc.), cette crise est fréquente chez les hommes.
Certains des troubles qu’elle provoque sont proches des symptômes de l’andropause. En effet, le fait de mal accepter de vieillir peut provoquer déprime et perte d’intérêt, troubles du sommeil ou sautes d’humeur.
Les conséquences de la perte de testostérone chez l’homme à l’andropause
Les signes qui doivent alerter
Chez l’homme, comme chez la femme, la chute des taux d’hormones sexuelles provoque des changements. La perte des androgènes commence par perturber la fonction sexuelle. Entre libido dans les chaussettes et érections moins passionnées, l’homme ne se sent plus très efficace de ce côté-là.
Et puis des changements se font aussi sentir au niveau physiologique : Le remplacement de la masse musculaire par de la masse graisseuse abdominale, la perte d’énergie pouvant aller jusqu’à une fatigue un peu plus chronique. Faut-il parler des bouffées de chaleur et de la transpiration excessive ?
Tout cela, combiné aux changements métaboliques de la régulation hormonale des humeurs, peut provoquer chez l’homme de l’irritabilité et des troubles de la mémoire ou de l’attention. Il est alors de disposition maussade, en perte de motivation, voire déprimé.
Les risques auxquels l’andropause expose les hommes
La difficulté à produire et maintenir une érection, un cruel manque de désir sexuel, ce sont les premiers signes du manque d’androgènes. Ils peuvent mener tout droit vers l’impuissance, sujet tabou, s’il en est.
Surtout, il fait partie des problèmes liés à l’andropause qui marquent le plus psychologiquement les hommes. Ne plus se sentir viril et fort, subir la perte de l’énergie constructrice de la masculinité. Ajouté aux symptômes des troubles de l’humeur et de la mémoire, peuvent conduire à la dépression ou au burn-out.
Mais en plus, la baisse des taux de testostérone dans le sang est intimement liée au risque d’ostéoporose masculine. Déminéralisation des os, diminution de la taille, risques accrus de fractures, sont le lot des hommes vieillissants presque autant que des femmes ménopausées.
Comment diagnostiquer le « déficit androgénique lié à l’âge »
Pour établir un diagnostic de déficit en testostérone lié à l’âge, on procède à une évaluation des symptômes grâce au score ADAM (Androgen Deficiency of Aging Male).
Il s’agit de répondre à dix questions sur les changements éprouvés. Les réponses positives aux questions concernant directement les capacités sexuelles sont d’ores et déjà déterminantes. Mais, de toute façon, la réponse positive à au moins trois de ses dix questions aboutira à la même conclusion.
Les causes, facteurs de risques et les solutions
Les causes et facteurs de risques
Pour simplifier à l’extrême l’explication scientifique, on dira que ce phénomène est biochimique : Les cellules de Leydig, chargées de la sécrétion de la testostérone, se font moins nombreuses avec l’avancée en âge. De même, l’hypothalamus fonctionne moins bien alors qu’il est responsable de la stimulation de ces dernières.
Quant aux facteurs de risques, ils sont étroitement liés à l’hygiène de vie et à certaines maladies. En effet, l’obésité, les addictions (alcool, tabac, drogues), le stress et même certains traitements pourraient favoriser la survenance de l’andropause.
Solutions, traitements et prévention
Le seul traitement actuel contre le déficit androgénique est l’administration de testostérone. Elle peut se faire sous diverses formes : Timbres ou gels transdermiques, comprimés ou injections intramusculaires.
Le manque d’essais cliniques concluants sur ces traitements nourrit pourtant la controverse. L’International Society for the Study of Aging Male le dit : « L’administration aveugle de testostérone présente un risque et doit être déconseillée ».
En matière de prévention, il s’agit d’éviter les facteurs de risques cités plus haut en adoptant une hygiène de vie aussi seine que possible :
- Manger équilibré, éviter les aliments salés, gras, sucrés et l’alcool
- Pratiquer une activité physique régulière
- Éviter le stress
- Favoriser son sommeil
(Source : Morley JE, Charlton E, Patrick P, Kaiser FE, Cadeau P, McCready D, Perry HM 3rd. Validation of a screening questionnaire for androgen deficiency in aging males. Metabolism 2000 ; 49(9) : 1239-42.)
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