Quand on imagine nos années qui défilent, on pense tout de suite au coté négatif. Et c’est normal, la société occidentale véhicule des légendes urbaines et des clichés bien particuliers à ce sujet. Déjà, à partir du moment où la ménopause arrive et où la femme sort du circuit reproducteur, elle n’a plus le même statut. Si, à ça, on ajoute les cheveux grisonnants, la peau qui perd de sa souplesse et j’en passe, cette catégorie dresse un tableau qui ne donne pas envie.
Les nouvelles tendances positives à notre secours
Heureusement, des mouvements inverses commencent à naître et ça nous rassure : le body positive, qui ne concerne pas que le corps des mamans après un accouchement, mais celui de toutes les femmes, la mise en avant de la beauté des chevelures grises voire blanches.
Même le classement des plus belles femmes du monde a contribué à revaloriser l’image de la quadra/quinqua en faisant succéder Julia ROBERTS, à l’époque 49 ans en 2017, à Jennifer ANISTON, 47 ans l’année d’avant au milieu de petites loulouttes de 20 ans, voire moins (17 ans pour celle de 2020 !). Ainsi, à être ballotté comme ça, difficile de s’y retrouver et de savoir si le cap des 50 ans est une bonne chose ou pas.
Ce que je vous propose, c’est qu’on se pose et qu’on réfléchisse ensemble, sans les idées préconçues.
Les critères de beauté de la société versus ceux de la réalité
Si on classe les changements du plus visible au moins visible, on commence par les rides, les cheveux qui grisonnent et parfois s’affinent, la peau qui change un peu, le corps qui se modifie. OK, je l’accorde, le temps qui passe se voit. Mais est-ce qu’on peut voir aussi le fait qu’on est plus experte pour se maquiller, se mettre en valeur qu’à nos 20 ans (petite pensée pour les boutons d’acné dont on ne se souvient même plus) ? Et que dire de ces rides qui soulignent encore plus nos sourires…
Ensuite notre corps. Parfois, avec les années, certaines femmes ont pris du poids, uniformément ou non. Un peu plus souvent, la peau étant moins ferme, la poitrine par exemple tombe un peu. Mais souvent, on s’habille mieux, parce que déjà la plupart du temps on est plus avancée dans sa carrière et donc financièrement on voit les choses différemment. Et puis on a largement expérimenté les diverses coupes de robes et autres qui nous mettaient en valeur ou non.
Au final, on se pose moins de questions, on avance donc la tête bien posée sur les épaules. Ce qui signifie que quand on marche dans la rue, on a la classe et on dégage une assurance que certaines plus jeunes envient (si si).
Le miroir et vous
Une fois la robe tombée, le maquillage nettoyé et les cheveux lâchés, il reste notre corps et notre âme, mis à nu tous les deux. À bien y réfléchir, Barbie n’a jamais été moulée sur le corps d’une femme de quarante, cinquante ans ou plus et du coup, on n’a pas de repère.
C’est quoi être belle quand on a 50 ans ? Plutôt que de penser que les poupées sont faites ainsi parce que le corps n’est beau que quand il est jeune, pourquoi ne verrions-nous pas les choses à l’inverse ? Est-ce vraiment possible de représenter la beauté d’une femme de 50 ans en un seul schéma ?
N’avons-nous pas développé une multiplicité de beautés différentes ? Le corps des quinquas a des critères de beauté bien plus affinés et dégrossis que de simples mensurations véhiculées par une industrie de la mode qui, cela dit en passant, ignore cette catégorie de femmes, pourtant bien plus à même d’acheter ce genre d’articles d’ailleurs…
Notre mécanique
Et le fonctionnement du corps ? Ne l’oublions pas quand même. L’enveloppe est une chose, mais ce qu’il y a à l’intérieur, c’est le centre de notre attention. Alors, faisons un rapide état des lieux : ce qu’il y a dans notre tête ? Du bien-être, de l’assurance, de l’expérience et de la confiance en soi ! Le corps qui craque, qui se tend, qui se raidit ? Euh… mais n’a-t-on pas en face de nous un partenaire avec la même problématique ? Ce serait un peu malvenu de ne pas être dans la bienveillance face à ces manifestations et désagréments fonctionnels quand on est soi-même concerné…
La libido n’est plus la même ? Encore une fois, il y a des chances pour que celle de votre partenaire ait évoluée aussi, et encore une fois bis, quand on a autant l’expérience de soi, on peut dépasser les éternels clichés d’une sexualité terre à terre et rajouter de la sensualité, du corps à corps, de la complicité (liste non exhaustive).
Finalement, ne serait-ce pas à nous de définir ce qu’est la beauté d’une femme de cinquante ans au lieu d’attendre qu’on nous en impose les critères ? Et profitons de cet état des lieux pour se libérer d’empreintes qui ne nous appartiennent pas. Je m’aime, tu t’aimes, on s’aime. Bref, les ingrédients les plus savoureux pour être épanouie, de jour comme de nuit et enfin apprécier son corps à 50 ans.
Une question pourrait naître dans vos esprits
Pourquoi une sexothérapeute écrit un article sur le corps qui change et non pas sur la sexualité à 50 ans ?
Je vous répondrais alors simplement que pour être bien dans sa sexualité, il faut avant tout être bien dans sa peau. Se cacher, ne plus s’aimer, ne plus faire attention à soi sont les premiers signes d’un éloignement de l’autre, mais aussi et avant tout de son épanouissement personnel ! Et être attentive à soi, s’écouter, se reconnecter à sa sensualité et à l’échange avec l’autre. Bref, se rapprocher petit à petit du nirvana…
Carole Itan
Sexothérapeute, Carole a toujours voulu l'être. Une grande passionnée du métier, elle reçoit de multiples consultations d’hommes pour des problèmes d’érection ou de précocité, de femmes pour des problèmes de vaginisme ou dyspareunie. Elle s'attelle aussi à faire de la prévention et/ou de cassage de légendes urbaines qui ont la vie dure ! Vous pouvez retrouver Carole directement à son cabinet ou par visio pour des consultations.
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Mesdames,
Merci à vous pour ces doux témoignages!
Ils accompagnent magnifiquement mon dimanche au soleil. 😊
Belle journée à vous
Bonjour Carole,
J’ai lu quelques uns de vos articles et je les trouve très sympas à lire.
Merci pour votre positivité qui remonte toujours le morale!
Bien à vous,
Béa
Merci Béa pour ce très gentil commentaire.
A bientôt !
Je trouve que l’on fait quand même beaucoup plus jeune que nos parents.
Physiquement et dans la tête.
C’est sûr que je ne ressemble pas à Barbie (d’ailleurs, qui lui ressemble ?) mais j’essaie de faire ce qu’il faut pour me maintenir en forme 🙂
Bonjour et merci,
Je vais avoir 55 ans. J’ai des kilos en trop un ventre qui « pendouille » grâce à mes 4 amours d’enfants….cette année une prothèse totale de la hanche est venue compléter le tableau et pourtant je ne me suis jamais sentie aussi « femme » ! Et en pleine convalescence j’ai fait LA rencontre… je suis heureuse de mon âge et de mon esprit. Bien à vous