Le syndrome de l’imposteur est ce qui nous arrive quand nous croyons ne pas être digne de la place que nous occupons. Il engendre un sentiment de malaise par rapport à sa position sociale parce qu’on ne se sent pas compétent. Il résulte d’un mélange d’anxiété et de manque de confiance en soi qui vient parfois de très loin.
Mieux connaître cet ennemi invisible qu’est le syndrome de l’imposteur
Il est appelé « syndrome », mais n’est pas vraiment une maladie. Nous devrions plutôt dire qu’il est un état psychologique. De plus, la plupart du temps, cet état est transitoire. Il correspond le plus souvent à une période de changement (changement de poste, promotion) ou quand on débute dans un nouveau domaine de compétence.
Très fréquent (60 à 70 % de la population mondiale en aurait déjà souffert au moins une fois), le syndrome de l’imposteur ne concerne pas que les femmes et peut toucher toutes les catégories socio-professionnelles ou situations personnelles.
Mais l’occurrence de ce type de complexe est facilement renforcée par les clichés sur les différences entre hommes et femmes. Ainsi, les femmes ont une tendance à ressentir plus intensément le besoin d’inspirer confiance. Et les hommes à chercher à satisfaire l’image de solidité qu’on attend d’eux.
On retrouve ses racines dans des ego malmenés dès l’enfance et dans une époque où se démarquer des autres est une nécessité toujours plus pressante dans tous les domaines de la vie.
Les personnes qui présenteraient le plus de risques de développer ce complexe semblent être les autodidactes. Parce qu’ils ont tout appris par eux-mêmes et qu’ils n’ont parfois pas obtenu les diplômes qui le prouvent. Il est fréquent aussi chez les entrepreneurs qui sont souvent seuls face à leurs responsabilités et manquent de retours positifs concrets sur leur activité.
Comment savoir si on en souffre ?
Le syndrome de l’imposteur est basé sur un ensemble de fausses croyances qui poussent la personne qui en souffre à des réactions inadaptées. Parce qu’elle met en place des stratégies de défense, de peur que le monde qui l’entoure s’aperçoive qu’elle ne mérite pas sa place.
Pour reconnaître le complexe de l’imposteur, il existe un test appelé « Echelle de Clance » (du nom d’une des deux psychologues qui l’ont expliqué pour la première fois en 1978). Il permet d’évaluer l’estime de soi à travers 20 situations différentes. Mais il n’est pas très utilisé parce que la situation est assez facile à reconnaître. Une personne qui souffre du syndrome de l’imposteur …
Attribue systématiquement ses réussites à la chance ou au hasard
Elle n’imagine pas être à l’origine de ses propres résultats. Elle ne pense tout simplement pas en avoir la capacité. C’est donc forcément un concours de circonstances qui l’aura menée au succès.
A une faible estime de soi
Cela se manifeste par une systématique mise en doute de ses compétences. Le sentiment de ne pas être la personne que les autres attendent. Ne pas reconnaître ses qualités personnelles est souvent à la source d’un profond mal-être …
Qui engendre un surinvestissement de compensation
Pour pallier le soi-disant manque de compétences, cette personne devient très exigeante envers elle-même. Elle s’oblige donc à travailler toujours plus et mieux que les autres au risque de s’épuiser.
Ou au contraire une procrastination déstructurante
La procrastination est une tendance à remettre à plus tard les actions importantes pour se lancer dans des tâches non prioritaires. Très proche de l’oisiveté, mais pas imputable à la paresse, elle peut cependant ouvrir la porte à des pensées obsessionnelles et des ruminations de culpabilité fortement délétères.
Et l’auto-sabotage par des actes manqués
La personne qui souffre du complexe de l’imposteur supporte mal d’être sur le devant de la scène. En effet, la peur d’être démasquée la laisse plutôt introvertie et discrète. De plus, elle peut passer à côté d’opportunités en montrant un manque de professionnalisme qui ne la représente pourtant pas (repousser des rendez-vous par exemple, ou ignorer des appels importants).
Syndrome de l’imposteur : Mais que faire, docteur ?
Ce jeu de cache-cache permanent est fatiguant, stressant, et forcément nocif à long terme. Heureusement, la plupart du temps, le complexe de l’imposteur est un état transitoire. Être capable de le reconnaître est déjà un grand pas vers la guérison.
Cinq conseils à suivre pour retrouver le sentiment de mériter sa place
1. Avant tout, retrouver de la bienveillance envers soi-même :
Devant la rudesse de la société actuelle et la nécessité de se comparer sans cesse aux autres, il faut absolument trouver en nous-même les ressources. Apprendre à se connaître et savoir ce qui nous rend unique, pour reprendre confiance en soi. Accepter les compliments et ne pas prendre les critiques trop à cœur. Comprendre que commettre des erreurs est normal et ne pas se les reprocher trop durement.
2. Cultiver la positivité :
Privilégier les relations positives plutôt que celles qui nous poussent toujours à la comparaison. Lister ses qualités et apprendre à dire merci pour se réapproprier ses succès. Croire en la bonté des gens qui nous entourent. Une petite astuce très à la mode consiste à remplir chaque jour un carnet de gratitude pour y lister et prêter attention à tous les détails positifs d’une journée.
3. Lutter contre la procrastination ou le surinvestissement :
Mettre en place une organisation qui nous empêche de repousser les tâches ingrates, ou au contraire de trop en faire. Dresser des listes et se fixer des objectifs raisonnables. Utiliser des outils de gestion du temps et d’aide à la concentration.
Laisser souffler la tempête :
On l’a dit plus haut, le complexe de l’imposteur est le plus souvent temporaire. Alors même si c’est beaucoup plus facile à dire qu’à faire, il faut être patientes et laisser passer l’orage.
Oser appeler à l’aide :
Mais si un tel état psychologique devait s’installer durablement, il risquerait de provoquer une dépression ou un burn-out. Dans ce cas, une psychothérapie est fortement recommandée. Cette dernière permet de travailler sur son histoire et sa confiance en soi. Elle peut même être couplée avec une TCC (Thérapie Cognitivo-Comportementale) qui aura pour objectif de changer les croyances erronées que l’on a sur nous-mêmes.
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