Départ des enfants : le syndrome du nid vide

On nous avait pourtant prévenu, nos enfants s’envolent un jour et quittent le nid. Une étape naturelle, non ? Pourtant des sentiments partagés nous envahissent : joie et enthousiasme bien évidemment. Mais aussi tristesse, liée à la maison qui se vide. Si notre mission est de construire nos enfants pour les préparer à cet envol, nous pouvons mieux nous préparer au départ des enfants.

nid vide départ des enfants

Profites-en, tu verras, le départ des enfants arrive vite… ». Cette phrase, nous l’avons entendue mille fois.
En réponse ? Mille sourires polis.

Et puis un jour, on nous avait pourtant prévenu, nos enfants s’envolent et quittent le nid. Une étape naturelle non ? Après tout, nous l’avons fait aussi. Pourtant des sentiments partagés nous envahissent : joie et enthousiasme bien évidemment. Ce n’est pas rien d’accompagner nos « petits » sur leur rampe d’envol… Mais aussi tristesse, liée à la maison qui se vide. A ce moment précis, on réalise combien il est vrai que le temps a passé vite !

Pendant des années, nos enfants ont rythmé notre quotidien (écoles, loisirs, sorties…), et certaines d’entre nous ont même choisi de mettre en retrait leur activité professionnelle.  Au départ des enfants, on passe d’un emploi du temps surbooké, d’une maison vivante et animée à l’écriture d’une nouvelle page de la vie familiale. C’est une rupture. Si notre mission est de construire nos enfants pour les préparer à cet envol, nous pouvons mieux préparer ce départ

5 conseils pour bien appréhender le départ des enfants

1. Anticiper le départ des enfants

Au quotidien, les enfants occupent une grande part du planning familial (cf l’emploi du temps et les post-it accrochés sur le frigo). Il est toutefois important de se préserver des espaces pour penser à soi en dehors d’eux : activités sportives, culturelles, une vie professionnelle ou amicale intense, nous devons prendre le temps d’exister. En effet, en favorisant ces espaces personnels, le manque sera mieux prévenu. Ainsi, nous ne devons pas vivre seulement dans la projection des enfants.

2. Nos enfants ne sont pas « nous »

Le départ de nos enfants réactive nos souvenirs. Ainsi, notre comportement et nos réactions se déclinent en partie de la façon dont nous avons vécu cette situation et les relations que nous entretenions avec nos parents. Pour plein de raisons, leur histoire n’est pas la nôtre et il ne faut donc pas la comparer.

3. Prendre le temps de la réflexion

Le départ des enfants réveille tout d’un coup des aspects important de notre vie : l’âge qui avance, l’appréhension du vide, de la solitude, le changement de routine… Tout cela se cumule avec une période souvent dite de transition : départ en retraite, ménopause, séparation ou interrogation sur la place du couple, maladie ou gestion de ses parents. Que de questions. On a ainsi besoin de faire le point et de ne pas tirer de conclusion trop hâtive.

Le conseil : prendre le temps de réfléchir et donner du sens à ce que l‘on souhaite faire.

4. Départ des enfants = plus de temps pour plus de projets

Cette « nouvelle liberté de mouvement » offre aussi de nouvelles opportunités, un gain de temps et des sourires ! On rentre alors dans une ère « plus plus – moins moins ».

Plus de courses obligatoires pour remplir le frigo, plus de repas à préparer, plus de contraintes horaires d’accompagnement, plus de spectacles où l’on attend que tout soit déroulé pour s’esquiver discrètement (et oui on l’a tous fait une fois !) et bien sûr moins de lessives, moins de rangement, moins de bruit, moins de contraintes…

Le couple parental, (lorsqu’il n’a pas explosé avant…) redevient au cœur de la famille. Les enfants ont pu masquer les différences qui s’installent au fil du temps et pour certains couples, il va alors falloir presque réapprendre à vivre en duo, à dialoguer et à s’écouter. `

Pour les célibataires, c’est le moment de prendre soin de soi, de sortir, de faire de nouvelles rencontres, réaliser ou faire naître des projets.

La plupart d’entre nous sommes encore en bonne santé et il faut donc en pro-fi-ter !

5. Le départ des enfants… Qui appelle ?

Lorsque les enfants partent, ils vont faire de nouvelles rencontres et entamer une nouvelle vie. La tentation d’envoyer des SMS ou d’appeler est alors très forte. Il faut donc trouver le bon équilibre entre prendre des nouvelles et laisser nos enfants vivre leur vie d’adulte.

Le temps passant, ils risquent d’espacer les coups de fils. Ils savent de toute façon que le nid familial est ouvert et que c’est un lieu solide. Et s’ils ne prennent pas trop de nouvelles, cela ne veut pas dire qu’ils ne pensent pas à nous…Ils se construisent et découvrent autre chose. C’est le début de leur vie d’adulte. Laissons-les s’envoler 🙂

Pour approfondir…

Le Jour où les enfants s’en vont Béatrice Copper-Royer – Edition Albin Michel

Nid vide Marie-Josée d’Astrée – Edition Favre

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7 commentaires sur l'article “Départ des enfants : le syndrome du nid vide

  1. C’est exactement ça !!!!
    Tout est dit mais on survit 😉
    On se raisonne comme on peut « on ne fait pas des enfants pour les garder au nid ». On essaye de réoccuper son temps. Et oui, les SMS ou autres se font souvent attendre et on ne veut pas imposer trop souvent les nôtres.
    Les miens sont partis à l’autre bout de la France pour leur travail, donc pas de petit repas ou café surprise sur le pouce 😢
    Mon propre départ de la maison familiale me revient en tête : ma mère, veuve, a-t-elle ressenti la même chose ?
    Célibataire, j’ai heureusement quelques centres d’intérêt et un chat qui m’accueille le soir 😄 Mais c’est parfois dur quand même. Soyons fortes/forts 👍

  2. Ma fille est partie en janvier puis au tour de mon fils de partir faire 3 ans d études à 500 kms.
    Tout s effondre pour moi, ma vie n a plus aucun sens, je passe mes WE à pleurer, passer devant sa chambre est juste un supplice…il prenait tellement de place ! On riait tellement ! Puis je être rassurée sur le fait que  » ça passera  » … Je suis vraiment perdue 😰

    1. Chère Sandrine.
      Merci pour votre témoignage courageux.
      La maison vide, rangée, silencieuse, ce sentiment de « plus de vie » est très dur, surtout quand le lien avec les enfants est très fort.
      Vous allez progressivement changer vos habitudes, créer de nouveaux repères. La vie ne s’arrête pas, elle continue heureusement ! Il y a forcément plein de choses que vous n’avez pas pu faire et dont vous avez envie. Une partie de « notre job » de parents est accomplie et vous pouvez certainement en être très fière. IL est temps de penser à vous, recevoir, donner, partager et vous accomplir. Vous avez du temps maintenant pour lire, faire du sport, du shopping, des rencontres, des sorties et plein d’autres choses. Plus de contraintes horaires non plus. Et quelle joie quand ils reviendront 🙂
      On vous embrasse fort. Laurine et Nathalie.

      1. Oui, oui, Sandrine ça passera 🙂
        Il faut impérativement occuper votre esprit et votre temps (activités extérieures, balades, …).
        Pour moi (célibataire) quand j’ai un pti coup de blues qui pointe, je m’occupe les mains : faire les vitres, bricolage, plantes, vider et ranger un placard, ….rien de bien glamour certes mais ça distrait mon esprit de ses pensées tristounes.
        Courage à vous 🙂

  3. Vos conseils ne pouvaient pas mieux tombés…Mon fils partira à Paris fin août, pour ses études et pour 3 ans…minimum. Je suis passée par toutes ces étapes et je sais que le jour J je pleurerai comme une gamine.
    En attendant, nous sommes tous bien occupés à gérer le futur emménagement . Et moi, je fais un gros travail pour éviter d’être trop triste et pour voir les aspects positifs de ce changement de vie.

    1. Bonjour Nadia et merci beaucoup pour votre joli témoignage. Moi aussi pour tout vous dire, mes enfants quittent le nid mi-aout. Alors je suis le même chemin que vous en projetant dès maintenant mon nouvel emploi du temps de la rentrée qui me donnera plus de temps (normalement) pour enfin faire plein de choses ! Je vous souhaite un bel été…Nathalie.

  4. Quand nos deux enfants sont partis de la maison, nous avons eu une période horrible, tous les deux au bout de la table comme deux c*** ! mais au bout d’un moment, nous sommes redenus un couple d’amoureux de 20 ans !! restau (pas McDo, faut pas pousser), ciné, apéro et surtout petits calins (hors des horaires de parents). Aujourd’hui, quand ils rentrent pour un WE ou entre deux stages, on profite énormément des moments avec eux puis quand ils repartent (le départ est toujours un déchirement) on sait que l’on se retrouve en amoureux. Le seul problème est qu’ils sont loin alors pas possible d’un petit café dans un après-mid (mais ça c’est peut-être un autre post) ! Valérie

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