On dit souvent « Petits enfants, petits soucis, grands enfants, grands soucis ». Alors quand nos ados/adultes approchent la majorité, les questions sur l’avenir sont au centre des conversations. La dernière année du lycée peut ressembler à un vrai parcours du combattant semé d’embuches et il faut déjà penser a quoi faire en post bac.
Obtenir le bac en terminale ? Souvent, ce ne sera pas le plus difficile. Mais trouver sa voie, une motivation, une place dans les études supérieures… Un peu plus dur parfois, il faut l’avouer. 18 ans, c’est l’année des fêtes, du permis, de l’envol de la maison, de la liberté ! Notre mission de « parent formidable » est alors de les aider à trouver le bon chemin, à prendre un bon départ. On vous guide ?
« Quand je serai grand, je serai pompier ! »
Le choix du métier
Choisir entre plus de 11 000 métiers(1). Voilà ce que la société demande à nos ados/adultes en terminale, eux qui ne savent pas choisir entre 2 menus au restaurant ! Et pourtant quand on sait que nous allons passer 12% de notre vie au travail, le premier choix est primordial, même si les jeunes estiment qu’ils changeront 4 fois de travail au cours de leur vie(2). Et les études le confirment : nous changerons en moyenne 5 fois de métier.
Petits, nos ados/adultes rêvent de devenir astronaute, docteur, architecte, danseuse étoile ou maîtresse… « Faire comme papa » ou « comme maman » est aussi courant dans l’enfance. La première inspiration du métier rêvé vient bien souvent des parents, premières sources d’identification. Mais au fur et à mesure du développement de nos ados/adultes, les envies s’affinent autant que les caractères s’affirment. « Ne plus se conformer aux désirs sociaux ou parentaux mais faire ce que j’ai envie ». Ils évoluent et leurs rêves aussi.
Guider les indécis pour le post bac
Ils savent enfin ce qu’ils veulent faire ? Ouf, on peut dire qu’il y a des parents plus sereins. Et puis il y a les autres. Les parents des indécis, des perdus qui n’ont aucune idée à quelques jours de remplir Parcoursup. Comment réfléchir avec eux au métier qui les fera se lever avec plaisir pendant les 40 prochaines années ? L’idéal est d’anticiper en les invitant rapidement à se poser les bonnes questions, en les guidant un peu sans trop les orienter. Le risque étant de se projeter avec nos rêves à nous, inaccomplis, ou pire, de leur conseiller un métier qu’on aimerait les voir exercer.
Pour aider les indécis, il y a bien sûr les conseillers d’orientation, qui amèneront à se poser les bonnes questions. Les salons étudiants et les forums métiers sont aussi le lieu pour échanger avec des anciens étudiants, faire naître une idée, une étincelle. Quel que soit le dossier en terminale, on peut trouver sa voie. Fac, prépa, écoles spécialisées, BTS… Il y en a pour tous les niveaux et toutes les envies (longues études ou professionnalisation rapide). Des entreprises privées, des graphologues et des professionnels sont également dédiés au bilan de compétences et à l’orientation.
Et à notre époque ?
Est-ce que nous, nous savions à leur âge ?
Il est vrai qu’à notre époque, nous étions moins nombreux à obtenir le bac. Les métiers eux aussi étaient moins nombreux : les nouvelles technologies ont amené bon nombre de nouvelles professions. On postulait directement vers les écoles et les places étaient moins chères : il y avait moins de refus. Aujourd’hui la pression est toute autre. Même en sachant ce qu’ils veulent faire, nos ados/adultes ne sont pas assurés d’obtenir une place.
Parcoursup : la première embuche sur le parcours post bac
Gérer le post bac
Gérer l’après bac est finalement le plus difficile. Même s’ils se sont décidés, tout n’est pas gagné. Quelle fac ? Quelle formation ? Seront-ils acceptés ? Le tout n’est pas de vouloir mais bien de pouvoir…
Dédiée aux futurs bacheliers, Parcoursup est une plate-forme sur laquelle nos ados/adultes peuvent formuler leurs choix de formations reconnues par l’État : les fameux « vœux ». Pour chaque formation demandée, une réponse : oui, non, parfois en attente…
Un algorithme remis en cause
Commence alors le parcours du combattant. L’examen du dossier passera à la loupe notre progéniture (notes de premières, de terminale, fiche avenir, lettre de motivation, attestations extrascolaires…). Autant dire qu’il est indispensable de bien le préparer. L’algorithme Parcoursup fait lui aussi trembler nos lycéens. En 2018, la moitié des 810 000 potentiels bacheliers n’avaient pas reçu de proposition d’affectations, un mois avant le début des épreuves du bac.
La faute au baby-boom ? La vague des bébés nés en 2000 est aujourd’hui à la porte de l’enseignement supérieur. Et pour le seul bac 2018, ils étaient 36 000 candidats de plus qu’en 2017, pour seulement 19 000 places créées dans le supérieur(4)…
Et quand on sait que seulement quatre bacheliers sur dix obtiennent un diplôme de licence (générale ou professionnelle) après 3 ou 4 ans, le chemin est encore long et semé d’embuches (3).
Quand les enfants se perdent en chemin
L’échec de la première année post bac
31 % des étudiants inscrits en L1 (1ère année de licence) renoncent dès cette première année, et 13 % de plus au cours de leur deuxième année(5). Dans la filière santé, les chiffres sont sans équivoque : un bachelier sur dix seulement réussit à passer en deuxième année au bout d’un an de PACES(5). De quoi démoraliser nos troupes. Et de quoi nous démoraliser : on ne veut pas d’un « Tanguy » à la maison !
Faire le point
Alors comment réagir quand ils ratent leur première année ? Comment gérer cet échec et les aider à rebondir ?
Un petit point s’impose. « As-tu vraiment tout donné cette année ? » « Tu ne t’es pas trompé de voie ? ». Après une réponse sincère à ces questions, il convient de les rassurer. « L’échec est le fondement de la réussite ». Et l’échec n’est que temporaire, si l’on parvient à ne pas baisser les bras. Perte des repères, perte de leur estime… L’épreuve est difficile et il faut leur redonner confiance en eux. Ils peuvent réussir, ils l’ont déjà démontré en obtenant leur bac, leur permis, leur trophée au sport… Et bien d’autres petites victoires qu’il faudra leur remémorer.
Rebondir après l’échec
N’oublions pas que notre regard de parent change leur vision de l’échec. La déception lue dans nos yeux sera perçue comme une double peine. Vite découragés, nos ados/adultes auront tendance à vouloir jeter l’éponge et à se plonger dans la fête. On peut les comprendre, quand on sait à quel point le système ne leur pardonne aucun échec (PACES, prépas…). Et pourtant, il faudra vite se remotiver. Ne pas rater les dates de réinscription. Retrouver le courage de tout recommencer. Là encore, il s’agira de les aiguiller tout en leur laissant prendre la décision. On entend déjà leurs contestations : « C’est mon avenir ! ».
Ils veulent prendre un autre chemin pour leur post bac
Faut-il les laisser partir à l’étranger ?
C’est décidé ! Ils veulent étudier à l’étranger… Jeunes, nos ados/adultes rêvent d’aventure. De parcourir le tour du monde. De parler 3 langues. Si les voyages forment la jeunesse, partir à l’étranger est-il une bonne chose ? Comment les laisser s’éloigner de nous ?
Il y a 2 types d’ados globe-trotteurs. Le profil le plus sérieux souhaitera étudier à l’étranger. Il trouvera une formation, un échange Erasmus et nous vantera tous les mérites de cette aventure : ouverture d’esprit, apprentissage de la langue, excellence de l’université…
L’année de césure post bac ?
Et puis il y a ces ados/adultes dont le seul but est de partir à l’étranger, sans objectif d’étude. Faut-il alors encourager cette fameuse année de césure qui se généralise de plus en plus ? Répandue chez nos voisins anglo-saxons, cette habitude n’est pas encore ancrée chez nous. À peine majeurs, difficile de les laisser partir à l’autre bout du monde. Il est pourtant de notre devoir de leur faire confiance et de les laisser s’éloigner s’ils en éprouvent l’envie et le besoin.
Revenir à la réalité
Partir à l’étranger n’est pas forcément une année de perdue. Elle peut même devenir une année de gagnée. Maturité, rencontres, partage, culture : qu’il est riche de voyager. Et que ça coûte de voyager ! Là aussi, il faudra leur faire réaliser le coût d’un tel périple et le coût des études supérieures, de plus en plus élevé… Et se posera enfin une autre question : comment les faire revenir dans un cursus plus classique ? Comment retourner sur les bancs de la fac après une année déconnectée à voyager ?
Post bac en conclusion :
Notre mission en tant que parent reste d’accompagner nos ados/adultes, de les aider à trouver leur voie. Et le chemin sera encore long ! Mais pas d’inquiétude, la vie réserve bien des surprises et des opportunités professionnelles. Et pour saisir une première opportunité, vos ados/adultes ont jusqu’à mi-mars en général pour formuler leurs vœux sur Parcoursup.
Pour aller plus loin :
- https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/c-est-dans-ma-tete/c-est-dans-ma-tete-parcoursup-ou-le-parcours-du-combattant_2770169.html
- https://www.reussirmavie.net/Aider-son-fils-ou-sa-fille-a-choisir-son-orientation_a760.html
- http://madame.lefigaro.fr/bien-etre/mon-enfant-vient-dechouer-a-son-concours-comment-reagir-190615-97086
- http://bestfutur.com/mauvaise-orientation/
(1) Nombre d’intitulés métiers disponibles sur le fichier ROME de Pôle Emploi (Répertoire opérationnel des métiers et emplois)).
(2) Baromètre Homebox/l’Etudiant sur la mobilité des jeunes jeudi 30 juin 2016.
(3) Note ministérielle 2016 : https://cache.media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2017/95/8/NF_parcours_et_reussite_licence_paces_2017-18_20112017_850958.pdf
(4) Chiffres 2018, Ministère de l’Enseignement supérieur.
(5) Note ministérielle « Parcours et réussite en licence et en Paces« , publiée le 21 novembre 2017.
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